Profession de foi
L'optimisme, mon coeur m'y pousse mais ma raison m'incite plutôt au pessimisme. Faut-il pour autant renoncer à encourager le bien, le bon? L'angélisme est insuffisant, même si l'engagement de mon Père était inconditionnel. Son désir de voir les hommes s'améliorer, ouvrir les yeux sur la seule issue possible pour leur survivance : l'acceptation de l'autre, la tolérance, l'amour du prochain et même du lointain… et un beau voeu pieux. Dans le monde où nous vivons, la lutte des classes, celles des idéologies, des intérêts, des volontés de domination se développe plus que jamais. Que faut-il faire pour espérer, pour encourager ceux qui voudraient se dévouer à oeuvrer pour un univers de compréhension? La haine, dont mon Père disait que c'était la première hérésie à combattre ne fait-elle pas partie de la révolte des déshérités, des désespérés, pour qui l'avenir est sombre ! Comment renverser la tendance ? Les beaux discours n'y suffiront pas. Le rêve d'un monde meilleur, pour devenir réalité ne pourra qu'être nourri d'actions.
Restons modestes ; notre effort ne peut être que limité. A nous de cibler les objectifs et les moyens à notre mesure. A nous de diriger nos recherches pour les rendre utiles.
Le premier acte du "Comité des Sages" sera de se pencher sur ce problème de base. Que faire ? Comment ?
Conscient de la difficulté, mais désireux de poser sur cette voie, une pierre blanche, en espérant en voir d'autres s'ajouter à elle, je ne recule pas devant ce qui peut être considéré comme une gageure et déclare créée la Fondation "Prix Grand Rabbin Joseph Cohen", faisant mien le mot qu'il aimait tant répéter et qui avait été prononcé par le Président David Ben Gourion à l'origine de l'Etat d'Israël : " Qui ne crois pas au miracle n'est pas réaliste".
Michel Cohen-Colin